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User / tite elfe / Entre femmes
Françoise / 36,022 items
- Jakob...Jakob...mais pourquoi tu ne m’entends pas ? Où es-tu ? Je n’arrive pas à savoir si tu es arrivé à la tour ou si tu es ailleurs ? Pourquoi ne me réponds-tu pas ? Se lamentait l’âme de Marie penchée sur son amoureux qui dormait, sa tête et ses bras reposant lourdement sur la table de chêne de la cuisine d’Oswald.

Mais seul le silence profond de la nuit lui répondit. Et elle ne pouvait même pas toucher l’homme qu’elle aimait. Il y avait comme une distance, un mur invisible entre eux. Dont elle ne comprenait ni la teneur ni la raison. Avec l’impression sourde de se sentir trahie et rejetée.
Voyant cela, et ne voulant pas désespérer plus longtemps la jeune fille, la petite lumière d’or qui l’accompagnait toujours dans ses rendez-vous amoureux nocturnes, se fit voir et se posa sur l’épaule de Marie :

- Jakob ne peut pas te répondre ni t’entendre, dit la voix flûtée d’Urgande.
Il doit affronter différentes forces de l’ombre ailleurs. Tu ne pourras pas t’entretenir avec lui cette nuit, je suis désolée.

- Mais quand reviendra-t-il ?

- Quand il aura accompli sa première mission. Jakob a des choses à comprendre, à apprendre et à faire que tu ne peux pas réaliser à sa place. Ce n’est pas ton rôle. Votre union ne sera possible que si chacun de vous avance en unité.

- En unité ?

- Oui. Vous devez individuellement faire face à la vie telle qu’elle se présente pour chacun avec ses défis, ses douleurs, ses joies. Et cela chaque jour. Faire face à la solitude et aux épreuves avec courage et détermination. Vous n’avez pas les mêmes dons, ni les mêmes contextes ni les mêmes missions.

Toi tu es prisonnière d’Oswald et tu dois transcender cette situation, trouver en toi les moyens de t’extraire de cet enfermement. Ce n’est pas à Jakob de te libérer, c’est à toi de le faire. Et tu commences à agir pour cela avec la création de ce jardin dans la clairière. Tu dois continuer de t’affirmer en tant que femme face au magicien. Ne pas te laisser enfermer dans un cadre ni rabaisser comme si tu étais une proie, un objet de consommation. Tu es révoltée qu’il te voie soit comme une espèce de vierge intouchable ou de potentielle et vulgaire soumise? Alors travaille à sortir de cet enfermement. Toi seule peux le faire. Cela fait partie de ce que tu dois accomplir, Marie. Oswald ne peut pas évoluer. Son environnement maléfique, sa passion du pouvoir ne lui permettent pas de comprendre qu’une femme est autre chose que ses préjugés. Derrière la façon dont il se comporte avec toi, agressive, abusive, violente et irrespectueuse, il y a toute son histoire personnelle et un environnement, un lien familial toxique. Tu es différente de ce qu’il pense et croit et projette...Tu échappes à toutes les représentations qu’il peut se faire de toi et de la femme en général. Alors profites-en !

L’âme de Marie était toute émue et bouleversée à ce discours.

- Vous voulez dire que tant que je ne serai pas pleinement femme, je ne pourrai pas être l’épouse de Jakob et nous ne pourrons pas être vraiment unis ?

Urgande sourit. Et pour mieux se faire proche de la jeune fille, elle métamorphosa son apparence pour être de même taille qu’elle et invita Marie à la rejoindre sur un banc. Maternellement, elle entoura de son bras la vicomtesse et dit :

- Oui, d’une certaine façon, si tu ne t’affirmes pas dans ta féminité seule, si tu ne prends pas position de façon active et non juste en observatrice victime, tu ne pourras pas vivre un amour conjugal sacré dans la plénitude et la joie avec Jakob. Car vous n’êtes pas un couple ordinaire lui et toi. Vous êtes ceux que l’anneau de feu a choisi. Vous êtes un couple sacré et pour remplir votre mission sacrée à deux, il faut d’abord que chacun de vous s’affirme dans son identité, sans en avoir peur.
J’ai dû apprendre cette leçon moi aussi par le passé. Pour me libérer du baiser de la mort, mais aussi pour me donner l’autorisation d’être aimée par Hans à tous les niveaux, m’accorder cette dignité sans crainte de souffrir ou d’être trahie.

Ce fut difficile d’admettre que je mérite d’être aimée totalement, crois-moi. Je voyais l’amour comme un don et pas comme quelque chose à accueillir en moi . Et j’ai beaucoup bataillé avec moi-même pour admettre que j’étais digne d’être aimée de cet humain, dans ma globalité. J’étais terrifiée de m’abandonner à l’amour que j’éprouvais pour lui et qu’il éprouvait pour moi. J’avais peur de me montrer à Hans en tant que fée. Je me disais qu’il ne pourrait pas accepter ma nature, que c’était sans espoir et que nous étions trop différents pour qu’un amour durable soit possible entre nous. Il fallait donc que je m’estime suffisamment pour répondre à l’amour de Hans sans craindre de le décevoir, de le perdre ou de ne pas être à la hauteur. Et lorsque j’ai compris cela, j’y ai travaillé pour trouver le courage de me montrer à lui telle que je suis.

Hans et moi étions si différents physiquement, énergétiquement et pourtant nous étions si immédiatement proches...nous nous ressentions l’un l’autre d’âme à âme, nous comprenions intimement par delà nos natures respectives. Mais il fallait tout de même un ajustement. On peut ressentir un amour mutuel immédiat mais...pour pouvoir le vivre vraiment, l’incarner durablement, il faut bien plus que de l’attirance et de la compréhension mutuelle. Il faut accepter sa nature, poser ses limites, affirmer ses valeurs, sa dignité, sa raison d’être et oser recevoir sans se déprécier. C’est tout un apprentissage...que j’ai dû faire seule et que tu dois faire seule aussi.

Tu es humaine et Jakob est un elfe-fée. Vous êtes dans la même configuration qu’Hans et moi,, même si elle est inversée.
C’est pourquoi je suis là pour t’aider à lâcher-prise. A oser ce qui te paraît impossible, à ne pas être dans l’attente éplorée de Jakob mais à travailler à votre union en toi-même. Oswald ne pourra pas vaincre le sortilège, même s’il essaie de t’en convaincre et de te faire peur avec cela. C’est toi seule qui pourras dénouer ce poison. Quand tu seras parvenue à accepter pleinement qui tu es, hors de toutes les projections, les fantasmes et les préjugés masculins de ton geôlier, alors le baiser de la mort deviendra un baiser d’amour et de vie. Et tu pourras le partager avec Jakob comme tu en as rêvé et qu’il en rêve aussi. Dans une sexualité sacrée, elle aussi. Et égalitaire.

Je sais que tout ce que j’explique te paraît pour le moment nébuleux... lorsque tu en auras besoin, tu comprendras ce que je te dis maintenant.

- Mais je n’ai pas vos pouvoirs ni ceux de Jakob. Je ne sais pas faire de magie.

La fée se mit à rire doucement.

- Chacun possède une magie particulière, un don précieux. Trouve le tien. Et quand tu l’auras trouvé, active-le. Et ne t’inquiète pas quand et comment tu découvriras tes dons. L’univers se charge de tout ça.

- Mais la féminité, celle que je dois accepter pour être pleinement l’épouse de Jakob, c’est quoi ?

- Ah ça...c’est tellement complexe l’identité féminine. Tellement multiple aussi...D’abord peut-être, comprendre que tu n’es pas la prisonnière d’un homme. Qu’il soit magicien, elfe-fée, humain, père ou mari.
Tu es sujet de ta vie et personne n’a de droits sur toi. C’est peut-être le premier palier de conscience de notre féminité, par delà nos différences.
Tu n’as pas connu ta mère mais...Héloïse incarnait pleinement le féminin sacré. Non pas une image virginale, ni un objet sexuel, mais une femme accomplie qui était consciente qu’elle était à la fois fille, femme et mère. Elle n’était pas seulement ta mère, elle était pleinement l’épouse de ton père et fille aussi. C’est tout cela qui fait une identité féminine. Toujours entourée d’amour. On ne se construit pas tout seul dans la vie. Nous sommes faits de tant d’influences et de rencontres et d’apprentissages venant de l’extérieur. Même si nous devons agir pour nous émanciper et nous accomplir seuls.

Tu as compris quelque chose d’essentiel à ta nature de femme. Que ça n’est pas logé dans l’apparence et l’artifice. C’est beaucoup. Je me souviens il y a quelques années, quand j’ai visité une femme du futur, attachée à une image et au désir de plaire aux autres, ce fut un choc pour elle, ce que je lui ai dit à ce sujet.
Tiens, je vais te montrer ce qui s’est passé…

Urgande sortit sa baguette et décrivit dans la nuit un petit rectangle lumineux. Devant les yeux ébahis de Marie, une image prit corps, vie et mouvement instantanément. La jeune fille assista donc à ce moment d’intimité d’un nouveau genre, une confidence de femme à femme, presque de mère à fille finalement. Une sorte de doublon de ce qu’elle était en train de vivre avec Urgande :

www.youtube.com/watch?v=-ZUfr_QWkww

- Et que s’est-il passé ensuite ?
- Eh bien, cette dame a compris un peu plus où était l’essentiel. Et a recentré son identité féminine sur le naturel, la tendresse, une certaine affirmation aussi bien dans son travail que dans ses relations aux autres. Elle a grandi en autorité, en joie, en confiance en elle, et tous ses proches également.
C’est un jeu de vases communicants, vois-tu ! Ce que tu épanouis en toi va non seulement t’apporter du bien-être mais va en générer pour celles et ceux que tu aimes.
Il ne s’agit pas d’être dans le don perpétuel, le sacrifice, l’abnégation, le renoncement, le suivisme pour espérer de l’amour et de la considération en retour, ne serait-ce que des miettes. Ca, c’est ce que beaucoup de femmes et de filles croient à tort et qui leur fait du mal. Qui va les empêcher de réaliser pleinement qui elles sont. Malheureusement, ce comportement d’autocensure leur a été inculqué dès l’enfance, de façon consciente comme inconsciente. Et elles ont toutes les peines du monde à s’en détacher. Souvent par peur de déplaire à leur entourage, à l’homme qu’elles aiment. Car si elles suivaient leur coeur et non la satisfaction des désirs et fantasmes de leur entourage, elles feraient en sorte de se respecter, de poser un cadre qui à la fois leur fait du bien et fait du bien aux autres. Ce qui suppose dialogue avec le conjoint, les parents, les enfants, acceptation de sa part de liberté personnelle et création d’un partage véritablement équitable des responsabilités.

- Mais c’est très difficile à atteindre !

- Je te l’accorde. C’est un équilibre pas du tout évident à trouver et encore plus difficile au quotidien. Mais c’est la condition d’un socle de satisfaction, d’indépendance, de sérénité, de confiance, d’harmonie et d’amour. Un couple y gagne énormément. Et encore plus un couple sacré.

Marie était songeuse, perplexe. Car Urgande lui enseignait une voie d’épanouissement personnel et amoureux que jamais elle n’aurait pu entrevoir à Kalamine. Et elle n’avait pas besoin de Jakob pour cela. Juste de s’accorder du temps, satisfaire ses aspirations personnelles comme elle l’entendait, pour exalter l’authenticité qui lui tenait tant à coeur, et pour ensuite mieux la vivre et la partager avec Jakob. Les paroles d’Urgande étaient comme une révolution intérieure pour la jeune femme.

D’un coup, elle repensa à sa mère.
D’elle, elle n’avait qu’une image élégante, peinte sur la bague qu’elle portait et les récits de son père, d’Erminie, Ygresil et Amédée qui l’avaient bien connue et en parlaient avec chaleur et affection.
Mais savaient-ils réellement qui était la femme en elle ? Dans le plein sens du terme et de l’accomplissement ? Avait-elle pu exister à elle-même autant qu’Urgande le prétendait ?

Marie soupira. Elle aurait tant aimé discuter ainsi avec sa mère, partager des réflexions, des souvenirs, des idées, de l’intimité aussi. Grandir sans elle, devoir se fier uniquement à son père et aux domestiques l’avait rendue souvent triste et amère. Et avivé son besoin de solitude, sans doute pour créer l’espace nécessaire pour recréer artificiellement dans ses activités paysannes, la part féminine qui lui avait tant manqué.
Erminie avait été présente, affectueuse et attentive, mais ce n’était pas pareil.
La sorcière gouvernante en était bien consciente et le lui avait dit maintes fois.

- Ma chère enfant, j’ai bien conscience que tout ce que je fais ne comble pas votre coeur comme l’aurait fait notre souveraine. Mais croyez en ma bonne foi et en ma constante affection pour vous. Elles sont vraies et vous sont acquises à jamais.

Cette réflexion dénouait toujours les conflits et les incompréhensions. Le rappel d’Héloïse ramenait la paix et l’harmonie dans le coeur de Marie. Cette nuit-là également. Alors pour prolonger le plaisir, elle demanda :

- Urgande, racontez moi ma mère, s’il vous plaît. Si je la vois près de moi, peut-être aurai-je moins peur d’incarner celle que je suis ?

La fée sourit.

- Je vais t’offrir mieux qu’un récit, Marie. Je vais invoquer ta bague et solliciter ici la présence de ta chère maman. Si elle veut bien se manifester, je suis sûre qu’elle sera très heureuse de t’entretenir elle-même, d’âme à âme. Mais attention : ce charme est de courte durée. Il se dissipera bien avant l’aube…

Marie, pleine d’espoir, fixa Urgande avec gourmandise.
La fée toucha de sa baguette le portrait peint sur le camée monté en bague que la jeune fille portait et dit :

- Héloïse Smiroff, par la voix du sang, de l’amour et de l’anneau de feu, je prie ton âme de venir nous retrouver en ces lieux.

Aussitôt, une lumière verte s’échappa de la peinture et se mit à grandir, grandir, jusqu’à devenir une silhouette féminine qui, sans ressembler à Marie, dégageait le même charme frais et le même sourire que la jeune fille.

Lorsque Marie vit sa mère à quelques mètres et face à elle, elle eut bien de la peine à retenir ses larmes, tant elle était émue. Héloïse tendit les bras et Marie courut immédiatement s’y blottir.

- Maman, maman, est-ce bien vous ?

- C’est moi, mon ange. Je suis heureuse, si heureuse de pouvoir te serrer à nouveau dans mes bras. Et tu es devenue si grande et si belle ! Ah, que je suis fière de toi et de tout ce que ton père a fait pour te protéger et pour t’amener jusqu’ici.

- Mais j’ai fait une bêtise, vous savez.

- Une bêtise ? Allons donc...mais laquelle ?

- J’ai bu le baiser de la mort, au moment où j’aurais pu devenir l’épouse de l’homme que j’aime.

- Tu as bu ce poison ? Mais ce n’est pas du tout une bêtise. Tu l’as fait par amour et pour te protéger d’Oswald. Tu as donc fait ce qu’il fallait faire. Tu as suivi ton intuition qui te disait d’agir ainsi. Et tu as eu raison.
A chaque fois que tu écoutes ta petite voix intérieure, tu agis pour le mieux te concernant et concernant celles, ceux que tu aimes. N’aie pas de remords ou de regrets. Assume cette part de toi car elle incarne la sagesse qui sommeille en tout humain digne de ce nom. C’est en écoutant ce qu’elle te dit que tu pourras ouvrir tes ailes et t’accomplir comme le bel oiseau que tu es.

www.youtube.com/watch?v=1fuKWfLEp38


- Oh maman, j’aimerais tant que vous restiez à jamais près de moi...Vous m’avez tant manqué.

- Je suis avec toi à chaque seconde depuis ton premier cri, ma chérie. Même si ma présence n’est pas physique, je t’ai suivie dans toutes les étapes de ta jeune existence. J’ai accompagné toutes tes découvertes, tes joies, tes peines, tes révoltes. Je suis dans la moindre étincelle d’énergie que tu déploies. Dans tout ce qui te porte et te transporte. Alors ne crains pas de me perdre. Je serai toujours là. Au-delà de cette bague que tu portes, au-delà de la vie et de la mort. Regarde au fond de ton coeur et je t’assure que chaque fois que tu en auras besoin, tu me verras et tu m’entendras, maintenant que tu sais où je réside.

Mère et fille s’étreignirent longuement. Marie écouta un moment Héloïse qui lui racontait sa vie, son enfance, sa jeunesse. La rencontre d’avec Alexandre et cet amour si beau, si accompli et si sacré qu’ils avaient partagé ensemble, qui avait présidé à la naissance de la jeune vicomtesse tout en préservant la paix et l’harmonie au sein des royaumes féeriques. La jeune fille, happée par le récit maternel, avait les yeux brillants et le rire en cascade.
Elle découvrait une femme enjouée, pleine d’humour et de tendresse, passionnée, qui évoquait sa personne et ses ancêtres avec justesse, amour et finesse.

- Et avec grand-mère, c’était comment vos relations ?

- Tu veux dire avec ma propre mère ? Eh bien...ce n’était pas facile. J’avais des frères qui me la volaient un peu trop souvent pour que nous puissions passer beaucoup de temps ensemble. Mais chaque moment d’intimité avec elle était formidable. Une pure grâce céleste. Que je n’ai jamais oubliée et que j’ai toujours souhaité vivre ainsi avec toi. Malheureusement, le Ciel en a décidé autrement...et j’ai dû céder ma place à Erminie qui a été une gouvernante fabuleuse, non ?

- Oui, elle a fait du mieux qu’elle pouvait. Mais vous m’avez beaucoup manqué.

- Je sais. Et j’ai parfois pleuré de ne pouvoir te rejoindre certains soirs de chagrin. Mais j’étais là et j’ai supplié l’univers, que tu reçoives le meilleur. Non pour te gâter, mais pour t’aider à devenir chaque jour plus heureuse de vivre. Si tu l’as en toi ce bonheur et que tu le cultives, tu sauras le partager. Et ce bonheur intérieur fera ensuite tache d’huile...Tu sais ce qui fait le plus mal ? De passer à côté de toi-même, de ton accomplissement, par peur de déplaire…Fais en sorte que jamais tu ne sacrifies ton identité au profit d’un tiers, car alors tu serais exposée aux plus grands drames ainsi que tous ceux et celles que tu aimes.Lorsque l’ange de l’anneau de feu a regagné le ciel pour y accomplir sa dernière oeuvre, maman est entrée dans un deuil sacrificiel où elle s’est totalement oubliée. Et mes frères malheureusement, n’ont pas aidé à ce qu’elle prenne du temps pour elle. Il a fallu que je les interpelle pour leur faire réaliser à quel point maman s’était en quelque sorte sacrifiée pour eux et qu’il était plus que temps que cela cesse. Un soir, excédée de la voir si malheureuse, j’ai écrit une longue lettre que j’ai recopiée pour chacun de mes frères et où je leur expliquais la vraie nature de maman. J’avais l’impression en faisant cela, de rendre sa dignité à ta grand-mère. Et c’était vrai, en un sens, puisque mon geste a provoqué une discussion familiale qui a fini par redonner goût de vivre et énergie à maman. Ce jour-là, j’ai réalisé que j’avais le don de l’espoir. Et que je pouvais dénouer des situations difficiles. C’est pourquoi j’ai toujours gardé la lettre originale que j’avais écrite à mes frères. Et je l’ai toujours sur moi. Tu veux la lire ?

- Oh oui ! Avec plaisir. Ce sera, comme si nous partagions les mêmes souvenirs…

Héloïse sourit puis tira d’une poche de sa large jupe, quelques feuillets noircis et les tendit à sa fille…

www.youtube.com/watch?v=DfdGvdzMpYo
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  • Taken: Aug 22, 2020
  • Uploaded: Sep 23, 2020
  • Updated: Sep 26, 2020