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Et l'immuable dame nous ignorait, nous, figurants d'une ville qui a toujours eu le dernier mot. Comme un décor de théâtre sans représentation, sans entracte et sans rideau. L'eau du fleuve qui coule indifférente et froide, et nos rêves qui s'élèvent comme un prière ultime au dessus de la dame... N.A

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Ils viennent de l’autre bout du monde pour immortaliser leur union, le temps d’un clic, ils ont l’air heureux devant la dame de fer. Prendre pour témoin la Tour Eiffel en espérant un moment inoubliable, comme d’autres vont se marier à Las Vegas devant un pasteur grimé en Elvis. Ici le King est de genre féminin malgré sa posture phallique. Une Tour qui nous observe d’en haut, nous pauvres mortels pétris de rêves et de certitudes faisons figure de figurants dans un décor qui ne change pas. La tour nous regarde d’en haut, totem inatteignable, on pourrait presque s’y frotter pour que l’union soit fertile. Il y a quelque chose de tribal dans la posture des jeunes mariés qui posent sous le pont de Bir-Hakeim avec l’œuvre d’Eiffel en fond de plan. Un parcours initiatique et touristique, un voyage glamour pour fuir le désamour. J’aime photographier en passant les jeunes mariés inconnus qui se changent rapidement dans le taxi avant de se rendre à l’aéroport. Le bonheur ne dure pas longtemps, il est aussi fragile qu’un clic de photographe. De toute façon, on finit tous dans l’album de quelqu'un (c’est la Tour qui me l’a dit). N.A.

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