AVRIL 2002 PARIS - PLACE DE LA NATION
La France est en état d'effervescence depuis qu'il a été confirmé que Jean-Marie Le Pen, le chef du Front National néo-fasciste, a terminé deuxième au premier tour de l'élection présidentielle et fera face au président actuel Jacques Chirac au second tour le 5 mai. Des manifestations de masse ont eu lieu tous les jours exprimant l'opposition populaire à la politique raciste et d'extrême-droite de Le Pen.
Des dizaines de milliers de gens sont descendues dans la rue lundi, mardi et mercredi de la semaine dernière. Jeudi, le nombre total de manifestants a dépassé 300.000 dans 70 villes différentes; et samedi des centaines de milliers ont manifesté à travers le pays. Rien qu'à Paris, 100.000 personnes étaient dans les rues pour participer à la plus importante manifestation jusqu'à ce jour.
Les manifestations de rues étaient initialement dominées par des jeunes et des étudiants, qui se sont rassemblés en signe de protestation dès que le résultat des élections fut connu. Aux élèves et étudiants, se sont joint des milliers de résidents des banlieues ouvrières de France, ainsi que des immigrés arabes et nord-africains, des travailleurs au chômage, des retraités et des mères de famille, et par la suite, après les heures de travail, des cols bleus et des cols blancs employés en usine.
Les manifestations étaient dirigées contre Le Pen et la politique xénophobe et raciste du Front National, bien que les manifestants n'avaient de toute évidence aucune idée claire de la manière de contrer la menace. Au cours des manifestations, les participants criaient: «F pour fascisme, N pour nazi» (FN sont les initiales du Front National); «première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous fils d'immigrés!» Le malaise généralisé envers tout le système politique exprimé dans l'élection a pris de nouvelles formes après le résultat choc du 21 avril.
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